Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 8 novembre 2004
Sécurité

Jacques Chirac redonne un coup d'accélérateur à la lutte contre l'insécurité

En 2002, Jacques Chirac en avait fait un axe majeur de sa campagne électorale. Arrivé à mi-mandat, le chef de l'Etat va donner lundi à Nîmes (Gard) un nouveau coup d'accélérateur à la lutte contre l'insécurité, à la veille du départ de Nicolas Sarkozy du gouvernement. Dans un discours prononcé à l'Ecole nationale de police de Nîmes, Jacques Chirac doit tracer les grandes lignes de la "nouvelle étape" de la lutte contre l'insécurité, axée en particulier sur la réduction de la délinquance à l'école, selon son entourage. Il devrait à cette occasion rendre hommage à Nicolas Sarkozy, qui a incarné cette priorité pendant près de deux ans au ministère de l'Intérieur. Avec quelques résultats: la délinquance a baissé de 0,5% en 2002, 3% en 2003 et 4% en 2004. Son action place Beauvau "n'est pas contestable", juge-t-on à l'Elysée. Pourtant, à quelques semaines du départ annoncé de M. Sarkozy pour la présidence de l'UMP, "il ne faut pas chercher une dimension politique et d'hommes dans ce discours", soulignait-on de même source. L'actuel ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin accompagnera lundi le chef de l'Etat. Depuis 2002, "l'état d'esprit a changé" et l'insécurité ne paraît plus inéluctable aux Français. Mais "il ne faut pas que ce sentiment positif se retourne", souligne-t-on à l'Elysée. "Il ne faut pas laisser le dossier sécurité trop ronronner". Jacques Chirac devrait donc mettre l'accent à Nîmes sur la nécessité de réduire la violence à l'école. Car la situation est préoccupante. En 2003-2004, plus de 81.000 faits de violence ont été recensés dans les collèges et lycées, contre 72.000 l'année précédente. Quelque 4.400 actes ont été signalés en primaire et 1.000 en maternelle. Dans le secondaire, 29% de ces faits sont des violences physiques, 23% des insultes ou menaces graves, 11% des vols. Par ailleurs, 11.500 de ces actes ont été commis contre des professeurs. A ce jour, 10% de établissement concentrent la moitié des violences. Dans ce contexte, "c'est à l'école et grâce à l'école que la violence doit reculer", devrait expliquer lundi Jacques Chirac selon son entourage. En présence du ministre de l'Education nationale François Fillon, chargé d'élaborer le projet de loi d'orientation sur l'école, le chef de l'Etat assistera à une réunion de travail sur le sujet à la préfecture du Gard. Il devrait notamment prôner une refondation de l'éducation civique, et souhaiter que le règlement intérieur de l'établissement y soit enseigné. Jacques Chirac devrait surtout insister sur la nécessité de réagir dès la première infraction, via la mise en place de "commissions de sanction et de vie scolaire". Ces structures, plus souples que les conseils de discipline, permettraient de prendre des sanctions adaptées, graduées, et surtout plus rapides. Contre les élèves les plus durs, Jacques Chirac défendra la poursuite du programme de construction de centres éducatifs fermés. Dix sont en place à ce jour, mais ils devraient être une soixantaine en 2007. Il doit par ailleurs fixer le cadre du projet de loi de prévention de la délinquance qui sera présenté en Conseil des ministres avant la fin de l'année. Le président devrait en particulier demander au gouvernement de réfléchir aux moyens de lutter contre les récidives. Les parquets pourraient ainsi recevoir pour instruction de requérir systématiquement de la prison ferme contre les récidivistes déjà condamnés à du sursis.c=http://www.a

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